
Cette après-midi en séance de la Commission du Budget du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Ministre-Présidente Elisabeth Degryse a confirmé l’accord conclu au gouvernement autour de l’ajusté 2025.
Pour rappel, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a fait de la maitrise de son déficit budgétaire une priorité pour éviter un dérapage incontrôlé qui mettrait à mal les missions fondamentales qu’elle assure en matière d’enseignement, de culture, d’enfance, d’aide à la jeunesse...
Le 23 avril dernier, la Ministre-Présidente a indiqué devant le Parlement que les données présentées par l’administration lors du comité de monitoring sur base des paramètres macroéconomiques de février prévoyaient un dérapage de 336 millions d’euros par rapport au budget initial 2025. Cet écart s’explique principalement par une nécessaire révision des hypothèses de sous-utilisations des crédits qu’avait retenues le précédent Gouvernement et une hausse des investissements annoncés par les établissements d’enseignement supérieur.
C’est depuis ce point de départ que les travaux budgétaires se sont initiés avec l’objectif de ramener au moins le solde de l’administration (hors corrections SEC) au niveau du budget initial 2025 et le solde SEC en-dessous d’un déficit de 1, 5 milliards d’euros.
Pour y parvenir le Gouvernement a travaillé principalement sur trois axes:
- Une intégration des dernières prévisions du Bureau du Plan.
Pour rappel, selon les paramètres publiés début mai, celui-ci revoit à la baisse ses prévisions d’inflation et ne prévoit plus de deuxième dépassement de l’indice pivot avant 2026. Cela impacte dès lors favorablement les prévisions budgétaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles en réduisant de plus de 45 millions ses dépenses.
- Une concertation très constructive avec les établissements d’enseignement supérieur afin d’objectiver les travaux d’investissements qu’ils réaliseront réellement en 2025.
L’actualisation de leurs prévisions d’investissements a montré qu’une partie de ceux-ci a déjà pu être réalisée en 2024, à concurrence de 19 millions, et qu’une autre partie serait plutôt réalisée en 2026, à concurrence de 26 millions. Un travail similaire pour les infrastructures sportives et culturelles a permis une réduction des dépenses de 2 millions supplémentaires.
- Des mesures d’économies à concurrence de 25 millions d’euros, permettant de financer des initiatives nouvelles à concurrence de 7.7 millions d’euros et de réduire le déficit pour le solde.
Il s’agit notamment de :
- La non-reconduction ou le report de différents appels à projet et subventions facultatives (6.4 millions d’euros) ;
- Une réduction de la dotation de Wallonie-Bruxelles International (WBI) (1 million d’euros) ;
- Une réduction de la dotation de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) (3,5 millions d’euros) ;
- Une limitation dans l’augmentation des moyens de fonctionnement des écoles et une égalisation des moyens entre réseaux (5 millions d’euros) ;
- Une réduction de moyens dédiés à la formation continue (1 millions d’euros) ;
- Le financement des mesures d’accompagnement des alternatives aux 7P et 7TQ dans l’enseignement pour adultes ;
- Le financement d’un projet de pilote permettant de lutter contre les violences sexistes et sexuelles au sein des établissements d’enseignement supérieur via les moyens supplémentaires prévus pour son refinancement.
- soutien structurel aux directions « avec classes » de l’enseignement fondamenal, en supprimant ou diminuant leur charge de classe afin de renforcer leur rôle de leader pédagogique (1,8 million)
- renforcement de l’encadrement des CPMS les plus sollicités, en maintenant 39 ETP (0,7 million)
- création d’une troisième Cellule d’intégration scolaire afin de lutter contre le décrochage scolaire (0,145 million)
- Mesure visant à pallier un sous-effectif structurel au sein de la Maison de Justice de Bruxelles
Ces différentes mesures, complétées par quelques corrections techniques, ont permis de réduire le déficit SEC à 1,485 milliards d’euros. L’écart de 200 millions d’euros par rapport au budget initial 2025 trouve sa source principalement dans :
- La hausse des investissements des établissements d’enseignement supérieur (43 millions d’euros) ;
- L’adoption d’une méthodologie plus prudente d’estimation de la sous-utilisation des crédits par les entités du « périmètre » de la Fédération Wallonie-Bruxelles, comme par exemple la RTBF, l’Etnic, l’ONE, Wallonie-Bruxelles Enseignement et les établissements d’enseignement supérieur (97 millions d’euros) ;
- Une augmentation des corrections requises par les règles comptables européennes SEC 2010 (49 millions d’euros).
Parallèlement à la préparation du décret budgétaire et du décret programme qui seront proposés à l’adoption par le Parlement avant la fin de l’année parlementaire, le Gouvernement a par conséquent défini une méthodologie de travail en vue de préparer le budget initial 2026. Il a notamment souhaité être accompagné par un comité d’experts. Celui-ci sera présidé par Pierre Crevits, Président du Comité de direction de Dexia et ancien Directeur de la Banque Nationale. Il aura pour mission d’objectiver les risques que le déficit de la Fédération Wallonie-Bruxelles fait peser sur la préservation de ses missions, d’analyser l’évolution de ses dépenses, de réfléchir à d’éventuelles pistes de financement alternatives et d’identifier comment s’assurer que les investissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, notamment en matière d’infrastructures, contribuent à sa soutenabilité financière.
« Comme j’ai déjà pu l’expliquer, la situation budgétaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est très inquiétante. Nous dépensons 15 milliards alors que nous n’avons que 13.5 milliards de recettes. C’est intenable. Nous n’avons cependant pas voulu adopter des mesures d’économies dans la précipitation. Nous voulons travailler avec ordre et méthode. Mais chacune et chacun doit être conscient que le budget 2026 sera très difficile et que nous aurons à cœur de proposer des mesures conformes à deux boussoles essentielles : le sens et l’équité» a conclu la Ministre-Présidente Elisabeth Degryse.
Contact presse :
Marc Debont, porte-parole de la Ministre-Présidente Elisabeth Degryse
marc.debont@gov.cfwb.be